samedi 3 février 2007
Un chromosome Y africain

Une étude subventionnée par l'UE, a été publiée en ligne par le European Journal of Human Genetics.


On y apprend qu'environ 8 % de la population britannique actuelle appartient aux minorités ethniques, plus d'un million de personnes s'étant elles-mêmes classées comme « black » ou « black british » lors du dernier recensement. La plupart de ces individus peuvent faire remonter l'arrivée de leur famille au Royaume-Uni à la moitié du XXe siècle, époque où le pays a accueilli de nombreux immigrés venus d'Afrique et des Caraïbes.


Les chercheurs notent cependant que les Africains sont en réalité arrivés au Royaume-Uni il y a des siècles. Des Africains ont ainsi mis le pied en Grande-Bretagne il y a plus de 1 800 ans dans les rangs de l'armée romaine, et l'on suppute que les Vikings auraient pu emmener des prisonniers africains lorsqu'ils débarquèrent dans les îles Britanniques au IXe siècle. Au XVIe siècle, avec la traite des Noirs, les serviteurs, musiciens, amuseurs et esclaves africains devinrent monnaie courante.


Pour la première fois, des chercheurs ont mis en évidence l'irruption d'un chromosome Y africain dans la population britannique « de souche », quelque part le long de la lignée génétique. Cette découverte a été faite lors d'une étude du lien entre les patronymes et les chromosomes Y, les deux étant transmis de père en fils.


On a établi qu'un homme, baptisé « M. X » par les chercheurs, était porteur d'une version rare du chromosome Y que l'on n'a retrouvée à ce jour que chez un petit nombre d'individus originaires d'Afrique occidentale. M. X lui-même est d'apparence européenne et n'a manifestement connaissance d'aucun lien unissant sa famille avec l'Afrique. Pour déterminer quand le chromosome était arrivé en Grande-Bretagne, les chercheurs ont contacté 18 hommes portant le même patronyme que M. X. Selon eux, ce nom est relativement rare et la plupart des gens qui le portent ont des liens avec la région du Yorkshire oriental. Il se trouve que six des hommes testés ont ce rare chromosome africain en partage. L'arbre généalogique suggère qu'il serait entré dans leur lignage il y a au moins 250 ans. Comme ils l'ont indiqué, les chercheurs ignorent toujours si le chromosome est arrivé avec un immigrant africain de première génération ou avec un Européen qui en était porteur.


Quoi qu'il en soit, le simple fait de pouvoir déceler et isoler un chromosome africain chez un homme d'apparence européenne, chromosome clandestin, en quelque sorte, est assez incompatible avec le dogme de la non distinction des races humaines. On ne trouve cependant aucun commentaire à ce sujet.


Source: http://www.nature.com/ejhg/journal/vaop/ncurrent/full/5201771a.html