samedi 2 juin 2007
À propos d’une « tombe de Jésus »
Quelqu’un le faisait remarquer un jour avec beaucoup de bon sens : si on trouve dans une lettre du quinzième siècle la formule : « Tu as le bonjour de Christophe », il ne s’agit pas forcément de Christophe Colomb.
Tout le tapage fait autour de la tombe d’un certain Jésus enterré avec sa femme et son fils ne mériterait pas davantage d’attention si James Cameron n’avait décidé de profiter de l’aubaine pour en faire un film. Si on trouve dans le même tombeau les ossements d’un homme et d’une femme dont l’ADN montre qu’ils n’ont entre eux aucun lien sanguin et que l’homme s’appelle Jésus, la femme ne peut être que Marie-Madeleine. Élémentaire, mon cher Watson !
L’idée que l’Église aurait «caché des choses» est un truc qui marche à tous les coups et la recette, dans les deux sens du terme, est assurée (voir le succès du «Da Vinci code»). Il suffirait pourtant de réfléchir quelques minutes pour se dire que nous ignorerions 98 % de ce que nous savons sur Jésus si la communauté chrétienne n’avait rédigé, conservé et transmis les évangiles.

Morale de toute cette histoire : au vingt-et-unième siècle, il suffit d’invoquer «la Science» pour diffuser n’importe quoi, et l’appel à «la Raison» peut justifier toutes les formes de l’irrationnel. Pourquoi s’en priver, si ça rapporte ?

P. Michel Remaud, directeur de l’Institut chrétien d’Etudes juives et de littérature rabbinique