jeudi 15 mars 2007
Amnesty dénonce l'ampleur des viols en Côte d'Ivoire
L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International, dont le siège est à Londres, a dénoncé jeudi l'ampleur "effroyable" des violences sexuelles subies en Côte d'Ivoire par les femmes et les jeunes filles. La crise du sida serait en outre directement aggravée.
"Des centaines - si ce n'est des milliers - de femmes et de jeunes filles ont été et continuent d'être victimes d'agressions sexuelles et de viols à grande échelle, parfois systématiquement, perpétrés par des groupes de combattants", a indiqué Véronique Aubert, directrice adjointe du programme Afrique d'Amnesty.

Selon un rapport de l'organisation publié jeudi, intitulé "Côte d'Ivoire: femmes ciblées - les victimes oubliées du conflit", de nombreuses Ivoiriennes sont victimes de viols en réunion ou sont enlevées pour devenir les esclaves sexuelles des combattants.

Ce qui aurait pour effet d'aggraver de manière "substantielle" la crise du sida en Côte d'Ivoire, même si aucune statistique n'est disponible en la matière, a précisé Amnesty.
"Le viol est souvent accompagné de coups et de torture - souvent commis en public et en présence de membres de la famille", voire à côté des corps sans vie de membres de leur famille, a ajouté Amnesty, relevant que des fillettes de 10 ans faisaient partie des victimes.

Ces femmes sont en majorité ciblées pour des raisons ethniques ou politiques: "En tant que symbole de l''honneur' de leurs communautés, elles sont violées pour humilier les femmes, les hommes, et leur entière communauté", a relevé M. Aubert. "A notre connaissance, aucun des auteurs de ces crimes n'a jamais été traduit devant la justice", a-t-elle ajouté.

Source: edicom