vendredi 27 avril 2007
La fin de l'UMPS?
L'UMPS, mot-valise créé par la frange de la droite française la plus conservatrice pour dénoncer la connivence idéologique entre une fausse droite et une vraie gauche, est peut-être un concept en passe de devenir caduc.
A sa création, l'UMP (Union pour un mouvement populaire) s'appelait Union pour la majorité présidentielle en vue de soutenir la candidature de Jacques Chirac. Celui qui avait commencé son parcours politique en distribuant l'Humanité finit par être réélu en 2002 grâce à un repport massif des voix de gauche, et sous les acclamations d'une foule Black blanc beurre place de la Bastille. Or, cet homme, qui fut à coup sûr un imposteur, achève enfin sa longue carrière politique.
Au même moment, la campagne électorale de 2007 est marquée par une droitisation de l'UMP qui tient à deux facteurs: le discours décomplexé de Nicolas Sarkozy, et la fissure dans le bunker du Front national qui a permis à un électorat de la droite dure de s'émanciper de son chef borgne.
Cet apport de sang neuf, plus radical, constitue potentiellement le levier d'une vraie politique de rupture. Incontestablement, le vote Sarkozy est très ancré à droite, même si l'homme Sarkozy semble tout autre chose; à part des formules à l'emporte pièce et des postures de Matamor, rien ne prouve pour l'instant qu'il soit vraiment un homme de droite.
A partir de ce moment, deux scénari sont possibles: dans le premier, un Nicolas Sarkozy président serait poussé par son nouvel électorat à en finir avec la fausse droite, ce que redoute la gauche; le Front national achèverait tranquillement son parcours sur les traces du parti communiste. Dans le second, Sarkozy président ne saisit pas l'opportunité qui s'offre à lui, déçoit ses nouveaux électeurs qui s'en retournent dans le bunker frontiste, et c'est un grand bond en arrière en même temps qu'une aubaine pour la gauche qui peut ainsi redevenir «morale» et accéder au pouvoir tout en étant minoritaire.